Lundi 16 février 2022
En 2018, le Mexique élisait un président de gauche “anti-système” déterminé à réduire les inégalités et à en finir avec la corruption. Andrés Manuel López Obrador, surnommé “AMLO” parle le langage des gens. Malgré ses méthodes plutôt inhabituelles, il tente de construire un modèle moins ultra-libéral avec une plus grande participation de l’Etat dans l’économie. Contre toute expectative, il a réussi à calmer les ardeurs de Donald Trump et à parvenir à une trêve permettant d’éviter une guerre commerciale qui risquait d’être fatale pour le Mexique dont 80% des exportations dépendent des Etats-Unis. Un nouvel accord commercial est entré en vigueur en 2020. Un accord visant à réguler les flux migratoires a aussi été conclu, mettant fin à la menace de la construction forcée d’un “Mur” séparant les deux pays et que le Président Trump voulait que le Mexique finance.
Malgré ces déroulements inespérés, d’énormes défis persistent, notamment les profondes inégalités sociales avec la moitié de la population mexicaine vivant sous le seuil de la pauvreté. Aussi les taux de criminalité liés à cette pauvreté et au trafic de drogue subsistent. L’économie informelle persiste et représenterait plus de la moitié des emplois.
La pandémie a eu de lourdes conséquences sur la croissance du Mexique en raison de sa grande dépendance économique vis-à-vis des Etats-Unis et un sous-investissement dans le secteur pétrolier, qui à lui-seul représente 1/3 des recettes de l’Etat.
– Que réserve l’avenir au Mexique après la pandémie? “AMLO” réussira-t-il à neutraliser le crime organisé qui sème l’insécurité, alimente la corruption, complique les décisions d’investissement pour les entreprises étrangères et affecte le tourisme?
– Quel impact aura le guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis sur l’économie mexicaine?
– Quelles réformes additionnelles sont nécessaires pour réduire les inégalités et stimuler la croissance? Nos panélistes nous ont permis de mieux comprendre les enjeux “post-pandémie” et l’impact que les orientations prises par le Mexique et son Président pourraient avoir sur le continent américain ainsi que sur la France dans les prochaines années.
Intervenants :
Philippe Delleur, Senior Vice-Président Affaires publiques, Alstom
Sebastian Nieto-Parra, Chef de l’Unité Amérique latine et Caraïbes, Centre de Développement de l’OCDE
Jean-Jacques Kourliandsky, Directeur de l’Observatoire Amérique latine de la Fondation Jean Jaurès – Chercheur associé à l’Iris – Editorialiste de la revue et de la Lettre de Nouveaux Espaces Latinos
Christophe Ventura, Directeur de recherche à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques)
Modératrice : Geneviève des Rivières, Présidente de l’Institut France-Amérique latine et Caraïbes