Dans le cadre de l’Année internationale des langues autochtones, l’Ambassadeur Alfred Siefer-Gaillardin, Président de l’Institut France-Canada et du jury du Prix Samuel de Champlain, a remis cette distinction le 6 novembre 2019 à deux personnalités, l’une québécoise, l’autre française, engagées dans la promotion et la préservation de ces langues, Joséphine Bacon et Marc-Antoine Mahieu.
La cérémonie s’est déroulée en présence de Madame Amy Baker, ministre plénipotentiaire à l’Ambassade du Canada et de Monsieur Stéphane Konopczynski, directeur du service des Affaires culturelles à la Délégation générale du Québec à Paris.
LES LAURÉATS
Née en 1947, Joséphine Bacon est une poète innue originaire de Pessamit. Réalisatrice et parolière, elle a travaillé comme traductrice-interprète auprès des aînés, ceux et celles qui détiennent le savoir traditionnel et, avec sagesse, elle a appris à écouter leur parole. Chez Mémoire d’encrier, elle a publié Bâtons à message/Tshissinuashitakana (2009) puis, en collaboration avec José Acquelin, Nous sommes tous des sauvages (2011) et, en 2013, Un thé dans la toundra/Nipishapui nete mushuat (Finaliste du Prix du Gouverneur général et du Grand Prix du livre de Montréal).
Joséphine Bacon a reçu le prix Fetkann Maryse Condé 2018 et le prix des libraires du Québec 2019 dans les catégories poésie pour son recueil Uiesh/Quelque part paru en septembre 2018.
Elle œuvre en permanence pour la transmission de sa langue et de sa culture dans le monde entier.
Né en 1979, originaire de Normandie, Marc-Antoine Mahieu est universitaire. Ancien élève de l’École Normale Supérieure (Lettres & Sciences Humaines), agrégé de philosophie et docteur en sciences du langage, il enseigne l’inuktitut langue seconde et la linguistique inuite à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO, Université Sorbonne-Paris-Cité).
Membre du Laboratoire “Langues et civilisations à tradition orale” du CNRS, ses travaux portent sur les langues de la région circumarctique, en particulier l’inuktitut du Nunavik (Arctique québécois).
En collaboration avec le Programme de santé du Nord de l’Hôpital de Montréal pour enfants, le Centre de coordination de la Télésanté du Centre universitaire de santé McGill et la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, ses cours d’inuktitut langue seconde sont diffusés par visioconférence interactive vers le Nunavik et le sud du Canada.
Marc-Antoine Mahieu est professeur associé au département d’anthropologie de l’Université Laval (Québec).
Il travaille avec le groupe “Langue première” de la Commission scolaire du Nunavik (Kativik Ilisarniliriniq) afin de développer un curriculum de grammaire inuite à l’école.